« Le domaine de Bayssan, tel un campement circassien, est en perpétuel mouvement. »
TYPE
Equipement Culturel
Bâtiment Bois
CLIENT
CONSEIL DEPARTEMENTAL DE L’HERAULT
EQUIPE
K ARCHITECTURES
(architecte mandataire, T. Ehrhardt Chef de Projet)
CHANGEMENT A VUE (scénographe)
ALTIA (Acousticien)
ATELIER VOLGA (paysagiste)
BATISERF (structure)
LOUIS CHOULET (Fluides, HQE, SSI)
BMF (économiste)
ATEVE (VRD)
AIA MANAGEMENT DE PROJET (OPC)
SURFACE
1 770 m² (phase 1) + 2 000 m² (phase 2)
PROGRAMME
Salle de spectacle modulable (450 places assises / 800 assis debout / 1500 debout), restaurant cabaret de 150 places, Amphithéâtre de plein air (1000 places assises)
SITE
Béziers
AVANCEMENT
chantier en cours
CREDITS
Photographies principales de Sophie Oddo
Autres photographies de Marc Dunile
images de synthèse de Romain Ghomari RAR
CONTEXTE
Le mystère reste encore entier sur les origines profondes du domaine de Bayssan mais sa toponymie nous plonge dans la période Gallo-romaine, qui contribua si fortement à l’identité de la ville de Béziers, à son expansion économique et à son émergence dans l’histoire.
Le lieu-dit est aujourd’hui un lieu d’émancipation culturelle qui tient bonne place sur la scène culturelle. Le Théâtre Sortie Ouest porte une noble ambition initiée par Jean Varela, plus vaste et généreuse que celle du simple divertissement autour des arts vivants. Sortie Ouest affirme une programmation exigeante et diversifiée, non pour satisfaire le seul petit cercle d’un public averti, mais œuvrer à « l’éducation populaire ». Elle cherche à offrir l’inouïe de ces rencontres artistiques parfois inattendues, sources inépuisables d’émotions riches et contrastées.
ENJEUX
Le Théâtre souhaite préserver son âme circassienne, qui correspond tant sur le fond que sur la forme, à son projet culturel. Le projet puise donc en grande partie ses référents dans les architectures circassiennes.
Le domaine de Bayssan, tel un campement circassien, est en perpétuel mouvement et se reconfigure au grès de la programmation culturelle et des évènements. Caravanes, scènes, banquets, barnums et toutes autres installations évènementielles doivent pouvoir trouver place, tant dans l’espace public que logistique. Pour répondre à cette grande liberté d’usages, le paysage offre de grandes esplanades épurées de toute occupation permanente, à l’exception des dispositifs techniques nécessaires à la leur fonction d’accueil.
CONCEPT
En mémoire aux trois chapiteaux de toile du Théâtre Sortie Ouest, le projet se scinde en trois corps d’architecture. Le « petit chapiteau » abritera les fonctions qui nous accueillent, nous restaurent et nous soulagent. C’est le lieu d’avant, d’après et d’entracte, c’est l’espace partagé de la salle de spectacle et de l’amphithéâtre. Le « grand chapiteau » se fait lui écrin de la salle de spectacle, l’espace de l’acte qui se prépare et qui se joue. Le très « grand chapiteau à ciel ouvert » ou amphithéâtre de plein air est le dernier du trio.
L’architecture de la salle de spectacle et du hall-restaurant emprunte ici la forme archétypale des premiers cirques sédentaires dits « stables ». Ils sont développés sous un système constructif modulaire. La modénature de l’enveloppe, elle, est une réinterprétation architecturale du langage graphique circassien qui orne les toiles de chapiteaux. Elle fait sienne le motif rayonnant en corolle autour du mat central qui souligne le couturage de la toile.
L’amphithéâtre de plein air, de par la morphologie qu’impose son contexte et sa fonction, est de nature singulière en terme d’architecture. A la différence des amphithéâtres de la Grèce antique, il ne peut adosser son gradin au relief naturel, se fondre dans la topographie d’un paysage jusqu’à en adopter la matière brute. Lui aussi s’écrit d’une architecture aux allures circassiennes. Un chapiteau certes quelque peu étrange, dont la toile aurait été retirée au-dessus des gradins à l’occasion des beaux jours. Seuls les espaces scéniques demeurent à couvert, apposant tel une toile plissée, un voile opaque et sombre sur les mystères des arrières scènes.